2010-07-16
Le crowdfunding en tête d'affiche
En 1945, les Nazis sont partis sur la Lune - et reviennent attaquer la Terre en 2018!
Tel est le pitch d'Iron Sky, dont la sortie en salle est prévue en août 2011.
Un film de science fiction série Z de plus? Je vous laisse juges sur l'oeuvre, mais le procédé de financement lui vaut de se faire remarquer: sur le budget de 6,5 millions de dollars, les créateurs de Star Wreck prévoient de lever $900,000 auprès de particuliers. Avec des "packages" qui vont de $1,000 à $20,000, ils ont déjà atteint plus de 30% de leur objectif, en offrant aux investisseurs, en plus des parts dans le projet, des privilèges exclusifs comme des places pour la première, un nom dans les crédits du film, etc.
Cette démarche s'inscrit dans une tendance forte, qui vise à s'adresser directement aux particuliers pour remplacer ou augmenter les investissements institutionnels, et qui a été rendue possible par l'entrée d'Internet dans la vie courante de la population: pensez à Barack Obama qui a levé $500M via des donations en ligne de $80 en moyenne, pensez MyMajorCompany qui a permis à Grégoire, disque de diamant depuis, d'être produits par des milliers d'internautes, et qui est en train de lancer Thony Ritz, un enfant des Daft.
Le bouleversement ne s'arrête pas à l'aspect financier, mais impacte largement le processus créatif: les particuliers investisseurs sont très impliqués et sont sollicités pour donner leur avis et leur ressenti.
Pensez-vous que ce procédé va aboutir à une uniformisation des productions, ou que les projets réussiront à maintenir leur originalité en ciblant leurs investisseurs? Et quels sont les prochains secteurs qui seront touchés par le phénomène?
J'attends vos réponses - et souvenez vous: "get ready to kick some nazi arse!"
2010-07-01
EMI 2.0
Après des temps extrêmement difficile et son rachat par Terra Firma, EMI semble vouloir reprendre l'initiative par la voix de son nouveau CEO. Dans un mail interne adressé aux employés publié sur Wired, Roger Faxon détaille les perspectives de la major, y compris (surtout?) dans le monde du digital.
Plutôt que de vendre les contenus, physiques ou digitaux, des artistes "signés", EMI se voit maintenant gérer ces droits en octroyant des licences à des partenaires. La différence est de taille!
La rationale d'EMI derrière ce changement? La musique est plus présente que jamais, il se trouve juste que le public n'en achète plus autant. Il faut donc se concentrer sur l'exploitation efficace de ces nouveaux usages plutôt que s'obstiner à faire survivre un modèle dépassé.
Pour atteindre cet objectif, EMI doit avoir les coudées franches dans la gestion des droits de ses artistes (signifiant des contrats couvrant plus de facettes de l'exploitation des oeuvres), et augmente son agilité et sa capacité d'adaptation à des nouveaux usages en déléguant la vente, la distribution, la monétisation auprès du grand public à des partenaires spécialisés.
Un vent rafraîchissant souffle sur le monde du divertissement: Universal partage avec Google les revenus publicitaires des vidéos publiées sur YouTube utilisant des oeuvres d'artistes Universal plutôt que d'ordonner le retrait de ces vidéos, comme le font Warner et Sony; la Paramount autorise la location de DVDs le jour de leur sortie, plutôt que 28 jours après. L'heure est au pragmatisme, même si certains rêvent encore à un âge d'or révolu.
Wait and see ...
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